mardi 22 septembre 2015

Suis-je arrogant lorsque je traite quelqu'un de vantard?


Le paradoxe amusant est que bien souvent, cataloguer une personne de vantarde (qu'elle le soit ou non) permet momentanément de se sentir supérieur puisque cela indique implicitement que personnellement nous nous trouvons humbles (donc meilleurs). En effet selon toute logique, seule une personne humble est légitime à relever la vantardise d’une autre… La personne qui qualifie un tiers de prétentieux devient alors à ce moment précis une personne arrogante voir méprisante et incarne, dans une certaine mesure, ce qu’elle dit rejeter de l’autre (à savoir sa soi-disant supériorité).

Les seules solutions qui m’apparaissent alors envisageables pour ne pas être arrogant sont :

- ne pas se comparer à l’autre ou du moins ne pas aboutir après une comparaison à la conclusion que je lui suis supérieur ou qu'il me soit supérieur

- être sûr d’être purement dans l’objectivité lorsque l’on émet une remarque sur autrui ou sur nous-mêmes

En d’autres termes, l'humilité et l'objectivité sont les deux maîtres-mots pour ne jamais être arrogant.

Pourquoi se comparer de manière systématique?

Comme je l'ai expliqué, la personne qui qualifie une autre de prétentieuse, sans même vérifier la véracité de son propos, laisse, l'espace d'un instant, parler son égo et réagit de manière instinctive. Elle se sent diminuée, dégradée, meurtrie par une réflexion que l'autre émets, une réflexion qui d’ailleurs quand on l’analyse ne la concerne même pas. Si quelqu'un dit : « Je suis un très bon chanteur» ou « je suis un très grand sportif» en quoi ces phrases appellent-elles à la comparaison? Consciemment ou inconsciemment, une autre personne va à tord toujours vouloir mettre en jeux sa propre valeur et se comparer. Cela s'explique par le fait que notre perception est largement égocentrique. En effet tout ce que nous voyons et tout ce que nous pensons, nous le faisons toujours par rapport à nous même.

Pourtant, énoncer que l'on possède certaines capacités (si elles existent) est simplement un constat de réalité qui au départ n’appelle à aucune comparaison. Si je dis : « Je suis un tireur hors pair » cela signifie uniquement que je suis un très bon tireur et non pas que les autres ne savent pas tirer ou qu’ils sont moins bons que moi ou encore que je suis le meilleur. Si je dis : « Je suis quelqu’un de fort » ou « Je suis quelqu’un de cultivé » cela ne signifie absolument pas que les autres sont systématiquement faibles ou non cultivés.

Pourquoi certaines personnes répondent alors : « Arrête de te croire meilleur que les autres.» En quoi énoncer que nous sommes doués pour un domaine particulier est-il synonyme de supériorité? Dotant plus que chacun est doué pour quelque chose... C’est l’interlocuteur qui créer cette comparaison et cette idée de supériorité dans sa tête. On peut très bien affirmer être bon en soi sans chercher à comparer.

Krishnamurti a dit un jour : 

« Toute comparaison relève ainsi de la catégorie de l’imaginaire leurrant. Toute comparaison est un trompe-l’œil sur le réel qui s’écoule comme un torrent sauvage. Elle s’inscrit dans un ordre social qui ne relève pas de la vérité mais du pouvoir. »

La non dualité serait-elle la clé?

« Quand il n’y a pas comparaison, il y a intégrité. Cela ne veut pas dire que vous êtes honnête envers vous-même, ce qui est une façon de mesurer, mais quand il n’y a nulle mesure, il y a cette qualité de plénitude. L’essence de l’ego, le moi, c’est la mesure. Lorsqu’il y a mesure, il y a fragmentation. Cela, il nous faut bien le comprendre, non comme une idée mais comme une réalité. En lisant ce qui précède, peut-être allez-vous en faire une abstraction, c’est-à-dire une idée ou un concept, mais l’abstraction est une autre forme de mesure. Ce qui est ne mesure pas. S’il vous plaît, mettez tout votre coeur à le comprendre. Une fois que vous en avez saisi la pleine signification, votre relation avec l’élève et aussi avec votre famille deviendra quelque chose de tout différent. En demandant si cette différence est pour le mieux, vous êtes pris dans l’engrenage de la mesure. Alors vous êtes perdu. Vous verrez la différence lorsque vous mettrez réellement la chose à l’épreuve. Le mot même de différence implique la mesure, mais ici nous l’utilisons de façon non comparative. »

Jiddu Krishnamurti : Lettres aux écoles, 18, Courrier du livre, p. 59-60.

Krishnamurti prônait donc la non-comparaison. Ce comportement paraît pourtant quasi-infaisable vu que ce processus nous suit depuis notre plus jeune âge. En effet, à moins de se projeter en permanence dans l’avenir et dans des représentations fallacieuses et fantasmées de la réalité, nous vivons tous notre vie à travers nos pensées et notre pensée fonctionne par mesure et par comparaison. Nos idées, nos pensées proviennent de notre imagination (au sens d’activité cognitive) et de la remémoration incessante du passé constitué de mémoires conscientes et largement non-conscientes et nous comparons ces pensées les unes aux autres. Qu'on le veuille ou non la comparaison reste l’un des éléments clés du processus de reproduction de la pensée et nos expériences passées ou plutôt la façon dont nos expérience passées agissent sur nous au présent conditionnent notre être et notre façon de voir le monde. 

Comparer veut aussi quelque-part dire juger et les religions et autres philosophies professent aussi qu’il ne faut pas juger.

« Ne jugez point afin que vous ne soyez point jugés, car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez ». 
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu chapitre 7, versets 1 et 2

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. » 
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu chapitre 7, versets 3 à 5

Dans le bouddhisme c’est pareil, le jugement doit être laissé de côté. Il y est enseigné qu’il faut renoncer à nos croyances, à nos opinions, à nos idées et que seul le détachement intérieur et le renoncement au moi peut nous conduire à faire l’expérience de la vraie réalité, celle qui n'est pas parasitée par nos interprétations. En d’autres termes, notre réalité n’est pas la réalité! Le psychanalyste Lacan l'avait d'ailleurs remarqué quand il disait que l’esprit humain était toujours partagé entre réel, imaginaire et idéal.

C'est au fond l’un de nos plus grands problèmes, la réalité est multiple, et nous n’arrivons pas à l’embraser dans son ensemble. Le jaïnisme appelle cela Nayavada. Pour couronner le tout cette réalité n’est pas toujours non plus synonyme de vérité ou de véracité. Quand je dis que la réalité est multiple, je veux dire par là qu'elle est plus complexe et bien plus vaste que ce qu'elle laisse supposer de prime abord. La réalité est multiple parce que les choses sont multiples, votre personne est multiple, ma personne est multiple. En prenant mon cas il y a la personne que je crois être, la personne que les autres croient que je suis, la personne que je crois que les autres croient que je suis et enfin la plus importante, la personne que je suis réellement. Encore une fois notre réalité n’est pas la réalité.

En définitive, la clé pour vivre sans heurt serait dans un premier temps de faire preuve d’humilité, c’est à dire prendre conscience que poser un jugement hâtif sur l’autre, être complexe, c’est le réduire à mon champ de vision qui la plupart du temps est assez étriqué ; qu'en clair notre jugement sur cette personne ne pourra jamais englober toute sa complexité. Deuxièmement, il faudrait apprendre à accepter la comparaison dans la relation sans être touché dans notre être avec par exemple une réaction de ce type : "Oui cette personne possède effectivement un talent que personnellement je ne possède pas mais ce n’est pas grave, tout le monde est différent, chacun ses aptitudes. Son talent ne doit pas être chez moi source de frustration mais plutôt source d'inspiration." Enfin dans un stade beaucoup plus avancé, il faudrait finir par adopter ce que prônait le penseur Krishnamurti à savoir se débarrasser du mécanisme de comparaison. 


lundi 21 septembre 2015

L'hypocrisie face au talent, une jalousie voilée


Avez-vous déjà remarqué qu’il est communément admis et accepté d’énoncer une de nos qualités en public mais pas un talent trop prononcé? En fait, tout ce qui touche l’égo du récepteur du message est « interdit ».

Exemples : "Je suis gentille." "Je suis patient."  "Je suis généreuse."  "Je suis ouvert d’esprit." Jamais on ne dirait de ces observations qu’elles sont prétentieuses ou vantardes. La personne qui énonce ces faits se connaît, elle a du recul sur elle-même et elle se décrit tout simplement. Pourtant si la personne dit : « Je suis douée » ou « Je suis forte dans x domaine », on va alors dire que cette personne est prétentieuse.

Exemples :

« Tu es un excellent musicien. » = observation de la réalité, compliment
« Je suis un excellent musicien. » = vanité, présomption

« Tu es un très bon acteur. » = observation de la réalité, compliment
« Je suis un très bon acteur. » = vanité, égo surdimensionné

« Tu es un super avocat. » = observation, compliment
« Je suis un super avocat.» = vanité, prétention

« Tu es irrésistible et tu es un vrai tombeur. » = observation, compliment 
« Je suis assez irrésistible et je suis un vrai tombeur. » = vanité, arrogance, prétention

Le domaine lié à l’apparence connaît le même écueil paradoxale. Si une personne dit d’elle-même un jour : « Je suis belle » ou « Je suis attirante », on va alors lui dire qu'elle n'est pas modeste, même si les autres peuvent lui faire remarquer sa beauté à longueur de journée. Il est donc permis à autrui de remarquer vos talents ou votre beauté et de les énoncer quand ils le souhaitent, en revanche il vous est strictement interdit de mentionner ces attributs directement sous peine d’être cataloguer et juger négativement avec des qualificatifs négatifs tels que vantard, prétentieux, présomptueux ou encore arrogant. 

Changer simplement de pronom lors d’une observation changerait-il tout à coup la réalité? 
Ne serions-nous pas tout simplement hypocrites?

Lorsque l’on analyse deux minutes ces assertions, on observe que la personne qui établit ce constat de prétention n’est pas forcément objective.

Définition de vantard : s’attribuer des qualités, des mérites que l’on n’a pas ou s’accorder une valeur exagérée.
Définition de présomptueux : qui a une trop grande opinion de soi-même
Définition de prétentieux : qui a des prétentions, qui possède une trop haute opinion d’elle-même
Définition d’arrogance : qui manifeste une insolence méprisante

En d’autres termes, le prétentieux, le vantard ou le présomptueux sont dans l’exagération, l’exacerbation du moi et le mensonge. La vraie vantardise, la vraie prétention sont d’ailleurs des comportements que l’être humain adopte pour combler un manque, ce sont des attitudes de compensation. La personne vantarde ou prétentieuse a une posture illusoire sur ce qu’elle est, elle s’idéalise elle-même, elle fantasme sa propre image en s’attribuant des capacités qu’elle n’a pas. Elle rêve sa propre excellence, c’est une hypertrophie du moi comme on dirait en psychanalyse. Cette personne n’est pas du tout dans l’observation mais dans le fantasme, elle divague et a effectivement besoin qu’on la ramène à la réalité.

Que dire par contre de la personne qui n’est ni dans le mensonge ni dans l’exagération? Si la personne est vraiment douée, elle ne fait alors qu’exposer brièvement à voix haute des qualités et des mérites qu’elle possède et que les autres peuvent observer. Cette personne fait donc preuve de réalisme et de discernement et n’a en aucun cas une trop grande opinion d’elle même. Son affirmation repose sur des faits et les faits sont de l’ordre du domaine visible, ils sont attestables et vérifiables (contrairement à la vantardise qui repose sur quelque chose d’imaginaire). Après, si elle décide de mentionner son talent pour implicitement susciter la comparaison, se faire mousser ou se donner un sentiment de force ou de supériorité sur les autres, cette personne reste réaliste dans son constat mais elle est arrogante dans sa façon de penser.

Quoiqu’il en soi, la vantardise, la présomption ou la prétention ne sont en aucun cas des qualificatifs recevables pour qualifier quelqu’un de talent, conscient de son talent et qui énonce ce talent car comme je l’ai dit plus haut ces qualificatifs péjoratifs relèvent toujours du fantasme et se fondent sur une parfaite méconnaissance de l'autre et de nous-mêmes. Ostad Elahi appelait cette image dilatée de la réalité, l’égo illusoire. Au contraire, une personne qui connaît en profondeur son propre caractère et qui arrive à percevoir avec exactitude ses insuffisances, ses faiblesses mais aussi ses points forts, ses compétences et ses réussites, est une personne perspicace qui fait preuve de lucidité sur sa propre condition.

Marguerite Yourcenar disait : « Le véritable lieu de naissance est celui où l’on a porté pour la première fois un coup d’œil intelligent sur soi-même. »

Cette personne n’est donc pas prétentieuse mais objective. Elle peut être égocentrique en revanche mais l'égocentrisme n'a rien à voir avec le talent. Une personne sans le moindre talent ou qui ne s'aime pas, peut tout aussi bien faire preuve d'égocentrisme si elle passe son temps à s'apitoyer sur son sort. L'égocentrique est une personne qui parle tout le temps de lui, que cela soit en bien ou en mal et qui ramène toujours tout à lui. Il veut monopoliser l'attention sur lui. Dans le "pire des cas", une personne qui énonce posséder un talent peut être qualifiée de fière mais en aucun cas de prétentieuse ou de présomptueuse. La fierté n’a rien à voir avec la vantardise ou la prétention. La fierté c’est être dans un état de fort contentement ou de grande satisfaction par rapport à une situation (qui existe). La fierté positive ou négative (c’est à dire modérée ou excessive) est un sentiment légitime puisqu’elle repose sur des éléments réels. La vantardise ou la prétention en revanche sont des sentiments illégitimes dans le sens qu'ils ne reposent que sur des divagations et des extrapolations.

Le but de cette petite réflexion est de vouloir mettre un terme à cette hypocrisie ambiante. Il faudrait en définitive que les gens arrêtent de se vexer et de réagir systématiquement de manière négative ou péjorative lorsqu'il arrive à leurs interlocuteurs de parler d'eux-même en bien . Une personne est autant dans son droit (si ce n'est plus) à parler d'elle-même que les autres en ont de parler d'elle. Il n’est pas question ici de dire qu’une personne doit, à longueur de journées, énoncer au monde qu’elle est douée ou qu'elle possède telle qualité ou telle capacité, cela serait stérile tout en relevant de l’obsession et de la fierté maladive mais tous comme les autres, elle possède un cerveau, le sens du discernement, l’usage de la parole, des yeux pour voir et la conscience d’elle-même ; pourquoi n’aurait-elle jamais le droit d’énoncer une situation ci celle-ci est vraie?

Tout simplement parce que la majorité des gens confondent en permanence vérité/réalité et vantardise. Le simple fait d’énoncer une vérité qui va inconsciemment les diminuer ou d’énoncer une aptitude qui peut leur faire défaut est considéré comme une agression et un étalage de supériorité. L’interlocuteur va alors répondre à cette « agression inconsciente » en caractérisant l’émetteur de prétentieux et de vantard, sauf que cet orgueil ou cette soi-disant vantardise est une pure construction mentale de l’interlocuteur qui en réalité fait preuve de jalousie. La personne n'est plus dans l'objectivité car cette jalousie brouille son jugement.

Ce n’est pas l'éventuel talent de l’autre notre problème, c’est notre perception

Si une personne taxe son interlocuteur de prétentieux ou de vantard lorsque ce dernier se dit talentueux dans un ou plusieurs domaines alors qu’il s’avère effectivement talentueux, la personne qui émet ce qualificatif péjoratif et défavorable n’est plus dans l’objectivité mais dans la divagation, elle refuse d’admettre la réalité. Elle fait preuve d’ignorance, d'aveuglement et elle se ment à elle-même dans le seul but de se rassurer. Elle le fait car elle a besoin de se sentir en contrôle, c’est un processus sécurisant. « C’est parce que je fais le choix de reconnaître que tu as du talent que je me sens en accord avec cette situation ». Si en revanche tu m’imposes cette réalité en disant : « J’ai du talent », non seulement je deviens agacé car je n’ai rien choisi, je ne l'ai pas décidé, mais en plus je me sens instantanément diminué. Je traduis cette frustration, cet agacement immédiat et incontrôlable en te traitant alors en retour de prétentieux.  Le fait de te juger, de te qualifier de prétentieux ou de vaniteux, des attitudes communément admises comme impopulaires et néfastes, apaise alors mon malaise et ma frustration et me permet finalement d’accepter ta remarque qui indéniablement t’avantages. En effet, même sans le vouloir, la personne qui énonce qu’elle possède certaines aptitudes ou certains talents, s’avantage puisqu’en réalité tout le monde ne les possède pas. La personne en face va vouloir alors s’avantager à son tour en la remettant à sa place en la taxant de prétentieuse.

 

Le mécanisme de la jalousie est similaire pour moi à une balance mal équilibrée. Quand la jalousie n'existe pas, tout se passe bien entre deux personnes, la balance est équilibrée. La jalousie apparaît lorsque l'une des deux personnes va par l’un de ses propos ou de ses agissements (parfois même par sa simple apparence physique) déstabiliser l’autre en faisant naître chez lui une gène, un manque, un agacement, une envie. Tous ces affects naissants vont provoquer chez elle un sentiment de diminution, la balance va alors se déséquilibrer. Pour contrebalancer ce déséquilibre, ce malaise mental interne et aussi se rassurer, la personne jalouse va alors réagir excessivement et va verbaliser son affect en jugeant arbitrairement son interlocuteur même si sa réaction (on ne peut pas parler de réflexion) n’est pas justifiée.

Quand on lit des interviews d'actrices ou de mannequins connues pour leur grande beauté par exemple, on constate que dans la majorité des cas, elles ont été victimes lors de leur adolescence de jalousie virulente et de coups bas de la part de leurs camarades de classe. Les personnes jalouses ont en réalité un sentiment d'infériorité face aux personnes qu'elles décrient, moquent, calomnient ou harcèlent. Elles vont alors projeter leur mal être, leur malaise psychologique sur les personnes qu'elles jalousent et vont vouloir que leurs "victimes" connaissent le même mal-être si ce n'est pire. 

Contrairement à ce qu'elle laisse paraître, la personne jalouse possède au fond une faible estime d'elle-même et un profond manque de confiance en soi. On pourrait également parler de frustration et d’envie mais ces réactions émotionnelles découlent finalement toutes deux de la jalousie et la jalousie ne provient que d’une trop grande exacerbation du moi, d'un moi instable.


Origine de la jalousie

La jalousie naît selon moi en trois actes auxquels nous devons ajouter nos défaillances. Il y a tout d'abord une phase d'observation de l'autre ; le moment de la comparaison avec notre propre personne ; puis vient ensuite l'interprétation personnelle que nous allons faire de toutes les données recueillies dans les deux premières phases. La synthèse de ces trois phases observation/comparaison/interprétation couplée à nos peurs et à notre absence de maturité intellectuelle et émotionnelle va alors faire naître chez nous un manque ; un manque par rapport à ce que l'autre possède ; ce qui va causer la jalousie. 

A mon sens, seule l'analyse, l'introspection et la réflexion permettent d'atteindre la maturité intellectuelle et la maturité intellectuelle va nous permettre de prendre du recul sur les situations que nous vivons, de dominer nos passions, nos pulsions, nos sentiments et d'accéder de ce fait à la maturité émotionnelle. Je pourrais décrire la maturité émotionnelle comme un sentiment de sérénité, de neutralité, de calme, de sécurité intérieure face aux situations qui embarrassent l'esprit. La maturité émotionnelle traduit l'état d'une personne équilibrée et autonome dans ses pensées et ses agissements. Une personne est mature émotionnellement quand elle gère ses sentiments, plus exactement quand elle comprend pourquoi elle a tel ou tel sentiment, tel ressentiment, en s'observant de manière neutre. Elle est en revanche immature émotionnellement quand ses sentiments de l'instant la guident et la rendent instable.

Quand nos émotions ne débordent pas, ne nous déstabilisent pas et ne nous font pas agir de manière négative envers nous-même ou envers les autres nous faisons preuve de maturité émotionnelle. Une personne qui ne connait pas la jalousie ou la possessivité par exemple fait preuve d'une grande maturité émotionnelle. Une personne qui par exemple montre de la colère ou même une personne qui masque sa colère afin de paraitre calme ou encore une autre qui masque sa jalousie en dénigrant l'autre, ne fait pas preuve de maturité émotionnelle mais d'instabilité.


Conclusion 

Réfléchissez deux minutes à l'avenir avant de qualifier quelqu'un de prétentieux. Assurez-vous dans un premier temps de connaître la définition des termes que vous employez (cela évite de faire fausse route) et essayez ensuite de voir si cette prétention est réelle ou si elle n'est pas plutôt synonyme d'une jalousie de votre part.


samedi 11 juillet 2015

Pourquoi boycotter Coca-Cola?


Saviez-vous que Coca-Cola puisait de l'eau dans une importante nappe phréatique de San Cristobal dans le Chiapas du Mexique? Moyennant une somme annuelle dérisoire la société peut prélever 750 000 litres d’eau par jour dans cette nappe phréatique, ce qui entraine une raréfaction de l’eau et une coupure d'accès à l'eau potable pour les habitants de la région. Privés de l’eau du robinet, les locaux (souvent des amérindiens) boivent autre chose. Quand c'est possible ils boivent de l’eau de pluie, ce qui entraîne bon nombre de maladies vu que l’eau est récupérée dans des réceptacles crasseux. Ironiquement, ils finissent le plus souvent par se désaltérer au Coca qui est vendu moins cher que l’eau. Même les enfants sont élevés au Coca car il est aussi vendu deux fois moins cher que le lait. Une bouteille de Coca au Mexique coûte plus de 4 pesos soit 23 centimes d’euros. La bouteille d’eau d’1,5L la moins chère au Mexique coûte 7,5 pesos (44 centimes d’euros), les autres sont à 11 pesos et peuvent monter jusqu’à 15 pesos (80 centimes) dans les lieux touristiques du Mexique. La majorité des familles de San Juan Chamula gagnent moins de 50 pesos par jour, soit un peu moins de 3 euros….

Du coup, les Mexicains sont devenus involontairement les plus gros consommateurs de Coca-Cola au monde avec 225 litres par an et par personnes (1). En comparaison la France est à 20,7 litres par an. 70% de la population mexicaine est aujourd'hui en surpoids soit sept mexicains sur dix de gros, dont 33% d'obèses. Le diabète est devenu la première cause de mortalité du pays devant les maladies cardio-vasculaires et les problèmes d'hypertension. L'obésité infantile au Mexique a triplé en dix ans.  Presque la moitié de tout le Coca-Cola vendu en Amérique latine est consommée au Mexique (46%). Pour info, Vincente Fox, le président du Mexique qui a autorisé ces procédés honteux (avec l'aide de la Banque Mondiale et l'ALENA) n’est autre que l’ancien président de Coca-Cola pour l'Amérique latine et salarié de la firme depuis 1964…. Selon un rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le taux d'obésité des Mexicains (32,8%) dépasse désormais celui des Américains (31,8%). D'après Abelardo Avila, chercheur à l'Institut Mexicain de Santé et de Nutrition, l'espérance de vie des Mexicains pourrait être réduite de 10 ans d'ici 2013.

Coca-Cola ne pille pas seulement les nappes aquifères du Mexique, ils ont les mêmes pratiques en Inde notamment dans les états du Rajasthan (3), de l'Uttar Pradesh, du Kerala et Maharastra, en Indonésie, en Malaisie et dans certains pays d’Afrique et privent les populations de l’accès à l’eau potable et ils éradiquent peu à peu toutes leurs réserves, précieuses ressources pour le futur. Les nappes phréatiques de ces régions sont d'ailleurs surexploitées et c'est également un désastre écologique.

L'écologiste et activiste indienne Vandana Shiva, prix Nobel alternatif en 1993 se bat depuis des années contre Coca-Cola, cliquez ici pour comprendre son combat.


Le silence des médias français sur les procédés de Coca-Cola

Quand une chaine TV publique d'un pays occidentalisé a le malheur de diffuser un reportage sur leurs pratiques, Coca-Cola met fin aux contrats publicitaires avec ces chaines (4). Quand des militants d'Amérique du Sud décident de se battre contre leurs pratiques, ils se font assassiner par des groupes paramilitaires... (5).

En France, TF1 est la chaîne la plus regardée. Pourtant ne vous attendez pas à voir la vérité éclatée sur ce genre de chaîne puisque d'après leurs dirigeants, leur métier est justement d'aider Coca à vendre son produit.  Ces gens là n'ont aucune éthique. On se rappelle tous des mots sans concession de Patrick Le Lay, à l'époque président-directeur général du groupe TF1 qui disait : "Pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible, c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible". 


Coca-Cola est le plus gros importateur d'eau au monde

La société Coca-Cola ou plutôt l’empire Coca-Cola est la troisième entreprise la plus importante du monde en terme de valeur (en 2014), Apple occupant la première place et Google la seconde. Pourtant Coca-Cola a détenu cette première place pendant 13 années consécutives. Ce que l’on sait moins c’est que Coca-Cola est également le plus gros importateur d’eau au monde, une bouteille de Coca contient en effet 89% d’eau. 

Dans l'imaginaire collectif lorsque l'on parle du manque d'accès à l'eau potable, ce sont souvent des images de petits africains qui viennent en tête. Pourtant, l'image parfaitement adéquate devrait être le logo Coca-Cola! Ce monstre industriel consomment plus de 10 000 litres d’eau par seconde, ce qui sur un an représente 290 milliards de litres d’eau. Sur ces 290 milliards de litres, seuls 114 milliards sont utilisés pour la production des boissons, soit un peu moins de 40% des quantités absorbées. Les 176 milliards de litres restants servent lors du processus de fabrication pour le rinçage, le chauffage ou la climatisation. Autrement dit, pour fabriquer un litre de boisson, l’entreprise utilise en moyenne 2,5 litres d’eau.

Pour des raisons de santé, je ne consommais déjà plus de Coca depuis des années. Ayant pris connaissance il y a deux ans de cette situation éthique révoltante, j'ai estimé que se faire plaisir avec un Coca-Cola alors qu’aujourd’hui plus de 2,4 milliards de nos co-citoyens n’ont pas accès à l’eau potable nous rendait complices de ces injustices et j'ai alors décidé de boycotter l'ensemble de leurs marques.




Dans son livre "De l'eau pour tous", Gérard Payen, membre du Conseil pour l'Eau et l'Assainissement du Secrétaire Général des Nations-Unies nous informent que 3,6 milliards d'humain utilisent une eau qui "n'est pas sûre" et plus de 1,8 milliards consomment même chaque jour une eau dangereuse. Sans parler des coupures d'eau quotidiennes, cauchemars récurrents dans de nombreux pays. Selon son étude, il y a en 2013 plus d'habitants qui n'ont pas de robinet chez eux qu'au XXe siècle.

N'éludons pas le problème et acceptons d'entendre la vérité : cautionner de par nos agissements des pratiques injustes et inhumaines nous rendent complices de ces pratiques et coupables vis à vis de toutes ces personnes en difficulté. 


Notre devoir de citoyen

Nous avons tous une responsabilité face aux problèmes de ce monde et nous pouvons agir et changer les choses, une seule chose nous manque la volonté! En permanence nous essayons de nous rassurer en nous disant que l'on ne peut pas à nous seul changer le monde. La vérité c'est qu'avant de vouloir faire changer les gens autour de soi, il faut d’abord commencer par changer soi-même! Gandhi disait : “Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde.” 

Depuis deux ans voici ma nouvelle philosophie de vie : 

- Est-ce que mon mode de consommation actuel est exempt de tout acte préjudiciable pour autrui? 

- Certains de mes actes quotidiens en tant que consommateur ne me rendraient-ils pas hypocrite par rapport aux choses que j'estime juste? 

- Si certaines de mes pratiques s'avèrent être la cause directe ou indirecte de difficultés, d'injustices ou de souffrances pour autrui, je me dois d'y mettre un terme.

Comment écouter et accorder du crédit à quelqu’un qui prône une chose mais qui ne se l’applique pas à elle-même? Changeons nos habitudes si celles-ci sont mauvaises. 

On peut se faire plaisir avec des produits similaires qui ne causent pas d’injustices et de souffrances à d’autres co-citoyens. Vous avez par exemple le Breizh Cola, un coca breton. Boycotter Coca-Cola et par conséquent Fanta, Sprite, Minute Maid et les 500 marques qui leurs appartiennent découle de la  même envie de justice, du même acte éco-citoyen que par exemple de ne plus consommer des produits d’origine animale. Animaux, humains, nous avons besoin que l’injustice et les souffrances disparaissent, ce n'est plus tolérable! 

Combien de gens vous disent quand vous devenez végétalien ou vegan : "Je préfère m'occuper du sort de mes congénères humains avant celui des animaux". Très bien, mais que faites-vous pour aider ces population justement??? Que faites-vous pour que leur accès à l'eau potable leur soit rendu, que faites-vous pour atténuer leur pauvreté, la malnutrition et tous leurs autres problèmes de santé? Si vous ne vous estimez pas responsable alors que vous consommez Coca-Cola, laissez-moi vous dire que vous êtes dans l'erreur, vous êtes directement responsable! 

Vous pensez que c'est en donnant un peu d'argent de temps en temps à des personnes en difficulté que vous croisez dans la rue que cela vous dédouane de vos actes de consommateur qui permettent à Coca-Cola de continuer ses procédés honteux? Combien d'argent avez-vous donné à Coca-Cola depuis cinq ans, depuis dix ans, depuis votre plus jeune âge? C'est avec tout cet argent que cet empire s'est étendu à travers le globe et que ces pratiques inhumaines emblème du capitalisme sont désormais généralisées et même légalisées. C'est parce que vous êtes consommateur que cette société est aujourd'hui aussi puissante. Une fois responsabilisé vous pouvez refuser de faire parti de ce système consumériste. 




Lorsque l’on n'est pas au courant d’une chose, la faute est moins grave. Comment peut-on blâmer quelqu’un qui n’a pas conscience de ces agissements? Or, quand la personne connait la vérité et les conséquences de ses actes, n'en va t-il pas de son devoir de modifier ses agissements afin de se comporter de manière juste et digne? Tout être humain qui se respecte et qui respecte les autres doit faire preuve d’empathie, de compassion et désirer ardemment la justice et l’égalité.


David contre Goliath 

Alors oui, Coca-Cola est partout, c'est l'une des entreprises les plus puissantes de la planète, le mot Coca-Cola est le mot le plus connu au monde après ‘OK’. Cette boisson est connu par 94% de la population mondiale. Chaque jour, 1,7 milliards de bouteilles sont vendues de part le monde, soit 17 360 bouteilles par secondes! Si toutes les bouteilles de Coca-Cola produites dans le monde chaque année étaient mises bout à bout elles atteindraient 1677 fois le trajet aller retour Terre-Lune!










A la vue de tout ces chiffres qui donnent le vertige, ce combat pour l’accès des populations pauvres à l’eau potable et pour leur droit à vivre dignement ne semble pas prêt d’être gagné et très vite l’image du Don Quichotte semble nous coller à la peau. La réaction la plus ordinaire (celle de 90% de la population consommatrice) va d’être de se dire qu’on ne peut rien y changer, ce qui a pour conséquence directe la continuité de ces injustices et leur ancrage en profondeur dans le monde moderne.

Vous pouvez penser que le monde est trop vaste, trop grand et vous considérez comme trop petit pour le changer. Or la physique nous apprend que de l'inertie rien ne se produit. Il faut une impulsion, un mouvement, une force aussi minime soit-elle pour pouvoir changer un état ou un système. Si tout le monde se dit qu'on ne peut rien changer, jamais rien ne changera. Si seulement UNE personne se dit que les choses peuvent changer alors et seulement alors, les choses pourront commencer à changer. Cette personne va en entrainer une autre puis une autre puis encore une autre et ainsi de suite. La preuve? Toutes les avancées humaines.

Forcez de constater qu'aujourd'hui nous ne nous battons pas contre des moulins à vents justement ; le changement est déjà en train de s'opérer, l'impulsion est déjà là! Coca Cola tout comme McDonald's n'arrivent plus à atteindre leur chiffre d'affaire prévisionnel. Mieux, leur chiffre d'affaire est en baisse! Le PDG de Coca Cola a bien annoncé des remaniements et mesures d'économies début 2014 avec des licenciement, une simplification de son organigramme, une diminution des niveaux hiérarchiques et une réduction du train de vie des cadres etc (6). Mais la vérité, c'est que ces plans d'économie ne résoudront pas le véritable problème de Coca à savoir la désaffection des consommateurs pour leur produits. C'est aujourd'hui un fait indéniable, la santé et l'hygiène de vie sont devenues une préoccupation importante pour le consommateur. 

Cela ne va pas se faire en huit jours de temps d'autant que la principale raison de cette désaffection pour Coca est encore une motivation égoïste puisqu'il s'agit de "notre" santé, "notre" corps, "notre" futur personnel, mais au moins les choses évoluent.


La différence de mode de pensée lors de l'acte d'achat 

Une personne consomme du Coca pour se faire plaisir à elle-même, c'est un comportement purement individualiste qui découle d'une envie passagère et qui répond à une motivation hédoniste et égoïste. Ne pas consommer de Coca-Cola parce que ce n'est pas bon pour votre santé (notamment à cause du taux de sucre élevé ou la présence du colorant E150) est en soi une avancée puisqu'en conséquence vous ne donnez plus d'argent à cette société. Pourtant du point de vue communautaire, social, cela reste une motivation égoïste, vous le faites encore une fois pour vous, pour votre corps, pour votre santé.

Ne plus consommer de Coca pour que des populations locales récupèrent l'accès à l'eau potable est un acte tout à fait différent ; vous n'agissez plus pour vous mais pour le bien-être d'autrui. On est ici sur un acte altruiste et idéaliste et ce comportement ne se fait plus en réponse à une pulsion de consommation qui est un sentiment passager. Il se base sur la raison et s'inscrit dans la planification, dans la prévision d'un changement ultérieure. Si je ne consomme plus de Coca-Cola et que d'autres me suivent, les ventes de cette entreprise vont irrémédiablement chutées, à terme le marché sera bousculé, Coca produira moins, devra fermer des filiales, libérer des nappes aquifères, des endroits où ils avaient prévu de s'installer dans le futur seront épargnés et les populations locales qui ont été spoilé injustement récupèreront l'accès à l'eau qui leur appartient. Il y a donc bien une portée altruiste et idéaliste, d'autant plus que l'on peut agir comme cela tout en aimant le Coca. La question de nos goûts est ici complètement subsidiaire. Quand il s'agit de justice, notre plaisir ne devrait jamais entrer en jeux. Comment peut-on mettre sur le même pied d'égalité un plaisir gustatif non essentiel avec en face la qualité de vie de millions de gens?

Avant d'acheter Coca-Cola, réfléchissez aux conséquences

Estimez-vous normal que des millions d'êtres humains soient malades en collectant de l'eau de pluie ou une eau insalubre parce que leurs gouvernements ont autorisé une multinationale à privatiser la majorité des nappes aquifères de leurs régions? Que diriez-vous si une multinationale s'implantait dans votre région et vous privez de l'accès à l'eau potable? Que diriez-vous si cette multinationale rendait vos enfants malades, votre terre aride et non cultivable? Réveillez-vous!  Tout est lié! De par votre consommation de Coca vous privez ces populations non seulement d'eau mais vous provoquez un accroissement massif de la pauvreté et la malnutrition dans ces pays. Il ne s'agit pas ici des autres mais bel et bien de vous ; chaque personne qui achète du Coca, un Fanta, un Sprite ou un Minute Maid, est responsable en parti du non-accès à l'eau potable, de la malnutrition, de la pauvreté de ces populations et même de la pollution! 

Sans terre à cultiver par manque d'eau, les communautés autochtones ne peuvent faire pousser de légumes, ils ne peuvent donc plus manger à leur faim et ils ne peuvent plus non plus gagner leur vie en vendant leurs productions agricoles. Ils consomment alors des produits Coca pas chers pour tromper la faim et au final les bouteilles plastiques s'accumulent. Chaque année c'est l'équivalent de 2910 tonnes de déchets plastiques (7) que Coca-Cola ne ramasse pas ni ne réutilise ; sans parler du problèmes des "boues toxiques" produites par leurs usines d'embouteillage. Ces boues sont le résultat du processus de préparations des boissons et comportent en général de forts niveaux de déchets industriels toxiques tels que le plomb, le cadmium et le chrome (tous cancérigènes) et ces déchets sont déversés dans la nature. 

Nous, peuples d'Occident, on souhaite se rassurer en se disant que le monde est plus évolué aujourd'hui, plus juste et qu'il y a eu ces derniers siècles de réelles avancées. Or la vérité c'est que pour ces peuples en difficulté, rien n'a changé depuis la découverte du Nouveau Monde! Les populations du sud continuent de souffrir pour l'opulence et le confort des populations du Nord. On leur a pris leur territoire, leur plantation, leur or et autres métaux précieux, leur hydrocarbure, leur denrée alimentaire et aujourd'hui on leur prend le bien le plus sacré, leur eau! 

Ouvrez les yeux Coca-Cola est un monstre! C'est l'entreprise la plus emblématique du monde dans la spoliation des ressources les plus vitales à l'être humain. Vous voulez changer les choses? Arrêtez de le dire et agissez! Ne plus mettre de Coca-Cola dans son cadis de course ou refuser un Coca en terrasse est l'acte le plus simple pour mener le début d'une révolution citoyenne, éthique et non violente qui pourrait un jour transformer les sociétés. Pensez aux autres. 

Quand on veut vraiment changer les choses on peut! 

Le boycott est l'arme la plus redoutable et la plus pacifiste pour faire avancer une cause économique ou sociale. Ne jamais dire que cela n'est pas possible! 

Le 5 décembre 1955, un jeune pasteur afro-américain de 26 ans a appelé au boycott des bus de Montgomery suite à l'arrestation pour trouble à l'ordre public quelques jours plus tôt de Rosa Parks, couturière noire qui avait refusé de se lever et laisser sa place à un blanc. Ce jeune homme s'appelait Martin Luther King et le boycott de cette société dura 381 jours. Ce n'est qu'après plus d'un an de lutte que la Cour suprême des Etats-Unis fini par reconnaître illégale la ségrégation dans les autobus, les restaurants, les écoles et autres lieux publics.

Le révérend Martin Luther King Jr. leader des droits civils américains qui pose devant un bus de Montgomery après une année de boycott. Montgomery, Alabama, 26 décembre 1956 

En Inde, pour favoriser l'artisanat local et développer la richesse de son pays, Gandhi appela au boycott du textile anglais.

Le Mahatma Gandhi, ici filant assis en tailleur, 1925. Le rouet et le métier à tisser sont d'ailleurs les symboles de la lutte pour l'indépendance. 

Plus récemment en Espagne, pour lutter contre un plan social massif de Coca Cola visant à fermer quatre usines et licencier plus d'un milliers de personnes, les salariés ont (en plus d'une grève massive) appelé leurs compatriotes à ne plus consommer les produits de la marque. Le message était : "Si Madrid ne fabrique plus de Coca-Cola, Madrid n'en boira plus". Et le message a été entendu. Dans le centre de l'Espagne les ventes de la marque ont diminué de moitié en février 2014 par rapport au même mois de l'année précédente. Ce fut là la plus grosse chute jamais enregistré par Coca Cola.


Pour protester contres les pratiques environnementales de Coca-Cola en Inde et en Colombie, l'Université du Michigan qui compte plus de 50 000 étudiants a décidé le 1er janvier 2006 de boycotter Coca-Cola et de ne plus distribuer aucune marque du groupe dans leurs distributeurs automatiques, aussi bien dans les halls des bâtiments de cours que ceux des résidences universitaires, ainsi que dans les cafétérias et les restaurants du campus.  L'Université a suspendu 13 contrats avec le groupe Coca-Cola pour une valeur annuelle de 1,4 millions de dollars. De part son geste l'Université du Michigan est devenu la dixième université du pays a arrêter de vendre des produits Coca-Cola. L'Université de New-York, l'Université de Rutgers dans le New-Jersey ou l'Université de Santa Clara en Californie avait par exemple déjà cessé de vendre des produits de la marque Coca-Cola ; produits incluant tous les Coca-Cola mais aussi Fanta, Minute Maid, Sprite...






Non, la personne qui agit pour autrui n'est pas sentimentale!

On caractérise souvent les gens qui veulent changer le monde de sentimentalistes. A votre avis, entre la personne qui écoute son sentiment passager et qui cède à la pulsion d'acheter une bouteille de Coca pour sentir le plaisir de cette boisson dans sa bouche et une personne qui choisit de mettre son plaisir de côté car elle le sait momentané et dérisoire et responsable de l'extrême précarité de certaines populations, de la restriction à l'eau potable, de la malnutrition, de la pauvreté et de nombreux problèmes de santé ; laquelle de ces deux personnes peut-on réellement appeler sentimentale, c'est à dire conduite par ses sentiments?


Si vous n'arrêtez pas pour les autres, arrêtez au moins pour vous, Coca-Cola est un poisson, http://www.dangersalimentaires.com/2011/04/coca-cola-une-boisson-dangereuse-et-cancerigene/




Sources : 


(1) http://www.planetoscope.com/boisson/245-consommation-d-eau-par-la-coca-cola-company-pour-la-production-de-ses-boissons.html

(2) http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2013/08/23/la-coca-colisation-nuit-gravement-a-la-sante_3464736_4497186.html#

(3) http://www.theguardian.com/money/2006/mar/19/business.india1


(4) http://www.programme-tv.net/news/buzz/37754-suite-documentaire-coca-cola-retire-pubs-francetv/

http://television.telerama.fr/television/menaces-via-les-budgets-pub-de-france-2-coca-n-est-pas-le-seul-faire-pression,92938.php

(5) http://www.liberation.fr/economie/2001/07/21/coca-cola-accuse-d-assassinat-syndical_372223

http://blogs.mediapart.fr/blog/pizzicalaluna/260614/violations-des-droits-humains-commises-par-coca-cola-en-colombie

(6) http://www.lefigaro.fr/societes/2014/12/26/20005-20141226ARTFIG00239-coca-cola-contraint-au-regime-minceur.php

(7) http://alternative21.blog.lemonde.fr/2014/02/05/coca-cola-le-reve-mexicain/


Informations supplémentaires : 

Dans une toute autre catégorie, l'ancien courtier de Wall Street Max Keiser que l'on surnomme le Robin des Bois de la finance lutte également contre Coca-Cola et bien d'autres multinationales (Nike, Monsanto, Starbucks…) Pour Max Keiser qui se définit désormais comme un anarchiste financier, le boycott n'est pas une action suffisante, il faut selon lui combattre le feu par le feu, le capitalisme en utilisant le capitalisme.

Après avoir fait fortune comme analyste financier, Max Keiser c'est fait connaître du grand public pour avoir volontairement fait chuter l'action de Coca-Cola. A l'aide de fonds d'investissements spéculatifs à court terme, les fameux hedge funds, Keiser a expliqué au public que l'on peut faire chuter de moitié la valeur du titre Coca-Cola, tout en réalisant des plus-values qui iraient aux victimes de cette société (il parlait ici de victimes indiennes et colombiennes).

Utilisant le boycott comme "leverage" mais pas comme finalité, Max Keiser créa son propre hedge fund, une banque virtuelle qu'il appela la Karma Bank. Devant une organisation de boycott de Coca-Cola plus en plus nombreux, déclarés et espérés, Karma Bank parie sur la chute des actions de cette société qui deviennent effectives et les fonds gagnés en bourse par ce système sont ensuite redistribués aux victimes de ces sociétés en compensation économique ou réhabilitation de l'environnement. 

Explication technique :

"Max Keiser convainc les investisseurs d'emprunter une action Coca-Cola à une banque ou une société de courtage, qui la vendent à un certain prix, puis la rachètent à un prix inférieur pour réaliser des bénéfices et rembourser l'emprunt initial. Lorsque le titre de l'entreprise baisse, la position du hedge fund augmente à très court terme. S'ils disposent de suffisamment d'informations indiquant que les ventes de la société continueront à chuter, les investisseurs se défont alors de leurs positions à plus long terme et enregistrent des bénéfices. Quant au titre de Coca-Cola, il continue à plonger encore en Bourse... Les bénéfices ainsi récoltés devront être redistribués aux «victimes» de la multinationale. 


Depuis quelques mois, les ventes de Coca-Cola s'effritent et le cours de son action a perdu 16%. Qualifiée de «géniale» par l'Université de Stanford, la méthode de boycott de Max Keiser doit lui permettre de récolter 100 millions de dollars pour son fonds spéculatif. Prochaines cibles annoncées : McDonald's, Wal Mart, Microsoft ou encore Shell."